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Then
through the pallid rift that seemed at first
Hardly enough for a trikle from the suns,
Outpoured the revelation and the flame.
Allora
attraverso la pallida fenditura che sembrava dapprima
Appena sufficiente per un rivolo dai soli,
Si riversarono impetuose la rivelazione e la fiamma
Savitri,
canto 1, 98-100
Succedera'
Soudain la nouvelle s'est repandue: il n'y avait plus de nouvelles!
LA GRANDE PANNE. Plus de communications.
Plus rien ne fonctionnait...
C'ètait une stupéfaction, presque une panique.
Mais alors? mais alors?... quoi?
Les gens s'arrêtaient dans la rue, se regardaient, regardaient ce rien
subit, c'était plus stupéfiant qu'une guerre, une revolution.
C'était la revolution du Rien -un zéro béant.
Plus rien , mais alors plus rien ne fonctionnait: pas de nouvelles, plus
de radio, plus de journaux, plus de trains ni d'avions vrombissants avec
leur palpitation du monde... un grand silence nul.
Les Chefs d'état ne pouvaient plus annoncer leur dernière amélioration
du prochain siècle, ni l'amélioration des sous-developpés et de la
baisse des prix -plus rien ne valait rien -
Les grandes Mafias de la Paix ne pouvaient plus annoncer leurs
pourparlers de guerre, les "droits de l'homme violés" ne
pouvaient plus rien violer ni voler- les affaires ne marchaient plus. On
ne savait plus où était l'homme dans tout cela, il n'y avait personne
pour le lui dire, ni qu'il était pauvre, ni qu'il était riche, ni qu'il
était maltraité- il était quoi?
Les hurlements de la guerre sainte s'étaient tus, il n'y avait plus de
saintetés nulle part ni personne à sanctifier ou à zigouiller.
Les saints boniments n'étaient plus diffusés et télévisés n'y avait
plus rien à moraliser ou à démoraliser. Les dernières découvertes
n'étaient plus découvertes ni les nouvelles maladies, et les
radiographies ne découvraient plus d'hommes malades- il n'y avait plus
de malades- la grande maladie s'était tue.
Il n'y avait plus d'assassinats ici, d'explosions là, plus de Bulletins
de meurtres et des grands vilains d'à coté, enfin on ne palpitait
plus, on ne se désolait plus, on ne se dégoûtait plus. La grande dégoûtation
s'était tue.
C'était le GRAND SILENCE EFFARANT.
On ne pouvait plus trafiquer de rien, c'était la baisse des prix
instantanée... -il n'y avait plus de capitales du monde nulle part,
plus de slogans hypnotiques, chacun était sa capitales, plus de cours
du franc ni du dollar ni de rien... Et pour les messages urgents,on
pouvait toujours se servir des pijeons voyageurs- mais il n'y avait plus
rien d'urgent, sauf de se regarder dans les yeux avec effarement. Tout
le monde était nu et ne comprenait plus rien à rien. Même les
astronautes étaient en panne sous leur scaphandre et pouvaient
seulement marcher marcher dans le ciel pou observer...quoi? Il n'y avait
plus rien à observer, sauf son propre nombril à la dérive.
Ce n'était pas la fin du monde portant, mais c'ètait un cataclysme épouvantable
et silencieux, comme si plus rien n'existait sauf le cri du milan qui décrivait
des cercles dans les airs.
Il n'y avait même plus de stéthoscope pour observer les battements de
son coeur-pourtant, Ça battait tout seul encore. Mais c'était très
seul encore, subitement. E il n'y avait plus de chômage tout d'un coup,
chacun devait faire marcher ses deux pattes et ses bras, il n'y avait
plus de frontière nulle part.
les crustacés pensants ne savaient plus quoi penser.
Alors TOUT ALLAIT MIEUX SUBITEMENT
Il n'y
avait plus de théorie à faire - chacun devait faire la sienne, sur le
vif.- C'était épouvantable.
Mais les coeurs simples, les corps assaillis, sentaient soudain comme
un invisible poids soulevé, une inquiétude de vivre partie dans un
autre RYTHME.
C'était une autre vie, il fallait tout apprendre par d'autres moyens.
Mais le petit rossignol chantait et la mouette rieuse courait sur l'écume
du monde léger.
Satprem
La clé des contes
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